Visuel 50 nuances de green
23.10.23

50 nuances de green

Lécher les arbres, caresser le sol, dire des cochonneries aux plantes, en un mot faire l’amour à la planète plutôt que la brûler: c’est le credo des écosexuels. Ce courant, né au tournant des années 2010 aux États-Unis, cherche avant tout à approfondir les liens avec le vivant, loin des canons pénétratifs et hétéronormés. Balade coquine dans leur petite forêt secrète.

Cet été à Salisbury, à l’ouest de Londres, un homme a terminé en garde à vue après avoir été surpris en plein coït avec un tronc d’arbre mort. Au printemps, c’est à Plymouth, toujours au Royaume-Uni, que des palmiers ont été abattus après des frottements lubriques de plusieurs individus. Cette attirance libidineuse pour les arbres a un nom : la dendrophilie, qui n’a que bien peu à voir avec l’écosexualité qui pose la question suivante: ne pourrait-on pas considérer la Terre comme une amante à chérir plutôt qu’une mère nourricière à exploiter?

C’est la position des Américaines Elizabeth Stephens et Annie Sprinkle développée dans Ecosex Manifesto, texte fondateur du mouvement, paru en 2008. Sur son site, le duo détaille“25 façons de faire l’amour à la Terre”, autant de façons de développer notre point P – P pour planète, bien entendu. Leurs conseils? “Dites des cochonneries aux plantes” ou encore “embrassez et léchez la planète”. Soit des rituels un chouïa coquins, mais rien d’à proprement pénétratif, plutôt des danses, des chants, des caresses. Parfois même des mariages collectifs visant à unir l’humain à la nature – le tandem en a organisé des dizaines à travers le monde. Des unions collégiales avec l’eau, la terre, le vent, les pierres… Une ineptie de pseudo animistes postmodernes?

La suite de l’article est à lire dans le dernier So good, en kiosque.

Par Romain Salas
Illustrations : Simon Landrein pour So good.