« Lorsque l’homme aura pollué la dernière rivière et pêché le dernier poisson, alors seulement il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible ». Le proverbe a beau être quelque peu éculé, il n’empêche, difficile parfois de ne pas y songer avec une pointe d’angoisse, à mesure que les années passent et que la situation semble s’aggraver. Selon la toute dernière étude menée par le CNRS et Météo-France, les températures moyennes pourraient augmenter de 4° en France d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre se maintiennent au même niveau actuel… Alors bien sûr, à 4°C, l’argent ne s’en trouvera certainement pas plus comestible, mais la question se fait d’autant plus brûlante: quel peut être le rôle de la finance, de la monnaie, du système bancaire à l’heure de l’anthropocène? La finance durable a-t-elle encore un sens au moment où tout semble s’effondrer? Quelles solutions et quel message doit-elle porter pour nous aider à défendre « l’habitabilité » de notre planète?
Mon invité du jour se montrera certainement critique, à bien des égards, mais sa parole de philosophe nous sera ô combien précieuse, lui qui s’intéresse depuis de nombreuses années à l’organisation des sociétés humaines et à l’impact que celles-ci font peser, de différentes façons, sur les environnements. C’est donc à une vraie prise de hauteur que je vous invite aujourd’hui, en recevant Dominique Bourg, que je suis ravi d’accueillir!