Visuel Les Yes Men, les canulars pourfendeurs de bobards
19.01.23

Les Yes Men, les canulars pourfendeurs de bobards

Dans le dernier numéro de notre magazine consacré à humour, on vous proposait une chronologie des moments où l’humour a fait la différence. Une timeline épaisse comme une crème fraîche 30%, dans laquelle certains papiers ont été mis sur le bas côté. Mais parce qu’on a du cœur, et que celui-ci sur les Yes Men est fichtrement bien foutu, le voici en accès libre.

Pendant plus de 15 ans, Igor Vamos et Jacques Servin, deux joyeux lurons anticapitalistes se faisant appeler The Yes Men – « Les Beni-oui-oui », dans la langue de Molière – se sont incrustés dans des conférences internationales et des émissions de télévision en se faisant passer pour des experts.

Avec un aplomb impressionnant, le duo débitait des énormités devant des assemblées gobant naïvement leurs discours. Et, à chaque fois, des journalistes et des dirigeants tombaient dans le panneau, sans soupçonner la supercherie. Le but? Dénoncer les atrocités du libéralisme par le truchement du canular.

Parmi leurs plus beaux faits d’armes, on peut citer la conférence « Les textiles du future« , en Finlande, en 2001, au cours de laquelle ils firent une démonstration monstrueuse (qui, pourtant, ne sembla choquer personne): le travail d’un esclave coûte plus cher que celui d’un employé délocalisé car il faut habiller et nourrir le premier mais pas le second. Le binôme d’imposteurs est aussi à l’origine d’un numéro bidon du New York Times, tiré à cent mille exemplaires et distribué dans les rues, qui annonçait, entre autres mytho, la fin de la guerre en Irak. Plus c’est gros, mieux ça passe.

La grande timeline de l’humour est à retrouver en intégralité dans notre dernier numéro, aux côtés d’un reportage dans une laverie pour sans-abris et d’un autre sur le stockage de données dans les plantes. Disponible dans tous les marchands de presse.

Par Hélène Brunet-Rivaillon