Selon une étude britannique, “la pilule du bonheur”, habituellement destinée à traiter les problèmes érectiles de ces messieurs, pourrait avoir une application bien inattendue : réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Le genre de nouvelle qui en fera dormir sur la béquille quelques-uns.
En quête d’un traitement pour lutter contre Alzheimer, cette maladie neurodégénérative qui affecte notamment la mémoire, des chercheurs de la University College of London sont tombés sur le viagra. Bingo : sur les 260 000 dossiers médicaux examinés, il s’est avéré que les personnes prenant la petite pilule bleue avaient 18 % de chance en moins de développer la forme la plus courante de la maladie. Mieux encore, pour ceux qui ont ingéré du viagra entre vingt et cinquante fois dans leur vie, le risque baisse de 44%.
De l’angine à la verge
Ce n’est pas la première fois que le viagra surprend les scientifiques. Sa découverte est en réalité issue d’un hasard, d’une recherche médicale de 1989 pour soigner l’angine de poitrine, une maladie cardiaque dont souffrait notamment les mineurs. Manque de bol, le principe actif de ce qu’on appellera plus tard le viagra ne change rien à l’angine. Mais provoque un afflux de sang significatif chez les patients, notamment dans la verge. Ainsi naquit le viagra. En 1996, le laboratoire Pfizer – celui à l’origine des vaccins Covid-19 – pose le brevet et commerciale le traitement. C’est un succès mondial : en vingt ans, 65 millions d’ordonnances seront prescrites dans le monde. Normal, c’était le premier médicament contre l’impuissance.
Et c’est justement ce renforcement de la circulation sanguine qui atténuerait les risques de développer Alzheimer. Pour s’en assurer, une prochaine étude, clinique cette fois, devra confirmer l’heureuse causalité. Les espoirs sont grands : on estime que 55 millions de personnes souffrent de démence dans le monde, la plupart à cause de la maladie d’Alzheimer, du nom du psychiatre et neuropathologiste allemand Aloïs Alzheimer.