Malbouffe, avion, voiture thermique, mais aussi jeu de hasard et prêt à court terme : le projet de loi adopté par la ville de Sheffield pour neutraliser sa publicité ne manque pas d’air. En interdisant toute réclame jugée nocive ou polluante, ce bastion de la métallurgie prouve sa volonté de fer : celle d’être un modèle de résistance publicitaire.
Le conseil municipal de Sheffield a tranché. Cette ville métallurgique du nord de l’Angleterre n’aura plus aucune marque de voiture, de compagnie aérienne et d’enseigne de junk food sur ses panneaux publicitaires. Un vote salué par l’ONG britannique Adfree Cities, selon laquelle il s’agirait de la première ville du pays à interdire un vaste rayon de produits jugés nocifs pour la planète et la santé humaine.
NI PUB NI soumise
Loin de se limiter à la pollution, Sheffield a également décidé de réduire les publicités touchant aux jeux de hasard, au vapotage et à la malbouffe. Des publicités qui, en outre, ciblent tout particulièrement les communautés défavorisées selon Adfree Cities, notamment les billboards, ces panneaux géants majoritairement concentrés dans les zones les plus précaires.
En retirant le droit de cité aux produits polluants, souvent importés, la ville donne le la aux entreprises locales. C’est d’ailleurs le but de ce nouveau plan : protéger l’économie de cette ville de 580 000 habitants. Anticipant la critique du trou dans la caisse, le conseil municipal a tenu à rappeler que l’interdiction des publicités nocives dans d’autres villes – notamment celle de Londres sur la malbouffe – n’ont que très rarement entraîné des pertes financières. De quoi faire de Sheffield un eldorado à la sauce grenobloise sans risquer la banqueroute ?