Visuel La lutte anti-raciste prend de l’altitude
08.11.23

La lutte anti-raciste prend de l’altitude

Aux Etats-Unis, de nombreux noms d’oiseaux font référence à des  personnages au passé raciste et esclavagiste. Raison pour laquelle la Société Américaine d’Ornithologie, a décidé de rebaptiser de nombreux volatiles. De quoi faire évoluer la mémoire collective ?

Après les statues et les noms de rues, ce sont les oiseaux qui sont décolonisés. Et oui, qui aurait cru qu’une petite mésange pouvaient être porteuse d’idéologies cruelles ? Les humains ont mis leurs pattes partout, jusqu’aux êtres virevoltant dans nos ciels. 

Suppression des figures porteuses d’idées racistes 

En 2020, le Bruant à gros bec, avait été renommé par la Société Américaine d’Ornithologie. Il s’appelait le Plectrophane de McCown. John P. McCown était un général de l’armée confédérée pendant la Guerre de Sécession. L’armée confédérée, on le rappelle, entra en guerre contre le gouvernement de l’époque, car elle refusait l’abolition de l’esclavage. Donner le nom de pareil personnage à un oiseau des plaines américaines n’est plus souhaitable, selon les scientifiques américains.

La présidente de la Société Américaine d’Ornithologie, Colleen Handel, a déclaré : “Il y a du pouvoir dans un nom et certains noms anglais d’oiseaux sont associés à un passé qui continue d’être excluant et de faire du mal aujourd’hui.  Nous avons besoin d’un processus scientifique beaucoup plus inclusif et engageant qui concentre l’attention sur les caractéristiques uniques et la beauté des oiseaux eux-mêmes”. Les nouveaux noms seront donc bien moins politiques, et se concentreront sur les caractéristiques des espèces.

Une faune à sauver

Dans cette démarche de grande ampleur, les ornithologues américains ont décidé de faire appel au public. A partir de 2024, soixante-dix à quatre-vingts oiseaux seront renommés, sur les territoires américains et canadiens. La Société Américaine d’Ornithologie souhaite ainsi profiter de cette occasion pour sensibiliser un maximum de monde à ces animaux et à leur préservation. L’Amérique du Nord a en effet perdu presque 3 milliards d’oiseaux depuis 1970, selon les expert.e.s.