Game impact est une association qui a pour objectif d’encourager le milieu du jeu vidéo à avoir plus de sens. L’association fondée en 2016 se situe principalement en région parisienne avec une quinzaine de membres. Simon Chanut, chef de projet dans le jeu vidéo et co-fondateur de l’association, nous raconte tout.
Comment est né Game Impact ?
On est parti du postulat qu’avec plus de 50% de Français qui jouent aux jeux vidéo en France à l’heure actuelle, le jeu vidéo pouvait avoir un impact sur notre société. D’autant plus qu’un jeu, comme tout média, diffuse un message que ce soit sur des questions de représentations sociétales ou autres. On a donc lancé Game Impact, où on aborde pas mal de sujets principalement axés sur le jeu vidéo et son impact sur l’environnement.
Quelle est votre philosophie ?
On essaie de sensibiliser les personnes de l’industrie pour leur faire comprendre qu’à travers les jeux, ils transmettent un message. On les invite ensuite à réfléchir sur la façon d’envoyer des messages positifs ou, déjà, ne pas envoyer de messages négatifs. Cela passe par une diversité de représentation des personnages, les comportements qui sont mis en avant par les mécaniques de Gameplay, les systèmes de production et de diffusion.
On parle également d’autres sujets qui sont plus axés sur l’industrie du jeu vidéo et qui ont leur importance telles que les conditions de travail des personnalités du métier. Dans le milieu du jeu vidéo, étant donné que c’est un métier “passion”, on a tendance à accepter des conditions de travail plus difficiles pour aller au bout de sa passion. L’inclusivité est également un énorme problème : si on se retrouve avec des hommes blancs d’une trentaine d’années dans chaque entreprise, on ne va pas s’en sortir !
Quelles sont les actions de Game Impact ?
On agit à base d’événements, d’ateliers où on invite à chaque fois des personnalités du milieu du jeu vidéo et des personnes engagées sur des sujets d’impact pour essayer de croiser les regards.
On est une communauté d’une quinzaine de personnes qui se réunit pour organiser des événements basés sur trois axes clés :
- Faire prendre conscience que le jeu vidéo peut faire transmettre des idées et avoir un impact sur nos sociétés.
- Faire évoluer les imaginaires par rapport au jeu vidéo.
- Fédérer une communauté autour du jeu vidéo et de l’impact.
On organise principalement des tables rondes. Par exemple, là, on va organiser un événement sur le jeu vidéo et l’effondrement (la collapsologie). On organise également des soirées de rencontre avec des personnalités influentes de notre milieu pour essayer de mener des actions ensemble. On organise des interventions dans des écoles, on rédige également des carnets de post-pratiques qu’on a appelé “Représenter la Diversité”, qui établissent un constat et donnent des conseils pour faire progresser la diversité dans le milieu du jeu vidéo.
Trouvez-vous que la communauté Gaming est suffisamment sensibilisée à ces thématiques?
La communauté Gaming est globalement représentative de notre société, à la différence qu’elle contient beaucoup plus d’hommes encore que dans la société. Je pense que non, elle n’est pas encore assez sensible à ces enjeux.
L’industrie du jeu vidéo repose sur un cycle clé qui est le renouvellement des consoles de jeu. Et au moment de ces nouvelles sorties, le mode de pensée est comparable à la sortie d’un nouvel iPhone. Peu de personnes se posent la question de l’impact environnemental que cela pourra avoir au moment de l’acheter, il faut juste l’avoir.
Cependant, je pense que la communauté des joueurs est en train d’évoluer. Avant, le gaming, c’était uniquement des adolescents ou des jeunes adultes. Maintenant, on a de plus en plus de trentenaires voire quarantenaires qui ont grandi avec la Playstation et la Nintendo et qui sont donc plus sensibles aux enjeux environnementaux.
Quel est le message derrière Game Impact ?
On se dit que le jeu vidéo contribue à la société en diffusant des messages et en procurant des expériences aux gens, donc ce serait dommage de ne pas saisir l’occasion d’avoir un impact. Moi, je fais partie de cette génération de trentenaires qui a grandi avec l’apparition des Playstation mais qui se pose également comme question : “le jeu vidéo c’est sympa mais que fait-on de concret pour rendre le monde un peu meilleur ?”. Et j’ai l’impression qu’agir dans le milieu du Gaming, c’est mener des actions d’impact à mon échelle. Il y a également d’autres associations qui agissent comme Women in Games, association créée en 2017 pour encourager la mixité dans l’industrie du jeu vidéo en France.