Visuel Coup d’envoi pour un football plus responsable
11.06.21

Coup d’envoi pour un football plus responsable

L’Euro 2020 de foot a démarré. En 2021, ok. Mais ça y est, l’Europe va vivre pendant un mois au rythme du ballon, probablement avec la diffusion des matches dans les bars, voire l’apparition de fan-zones. Et il est tout à fait possible d’adopter une démarche éco-responsable dans la pratique ou la consommation du sport le plus populaire du monde. Antoine Miche, président de l’association Football Ecologie France, vous donne quelques petits tuyaux pour devenir le meilleur des éco-supporters.

Ça date de quand Football Ecologie France ?

il y a presque 2 ans. On souhaitait challenger positivement les acteurs du football. On compte 120 adhérents (club, collectivités, entreprises…), 300 bénévoles, 27 antennes françaises, une à Montréal et une autre à Tokyo.

Pourquoi avoir fondé cette asso ?

On essaye d’être des experts du lien entre football et transition écologique et solidaire. On aide les clubs et les collectivités à construire une réflexion stratégique sur le sujet. On les accompagne sur le terrain à travers une série d’étapes et d’événements, très concrets pour eux mais surtout pour leur communauté. Un club de football, ça comprend les joueurs, les présidents, le staff mais aussi les supporters. On a fait naître l’éco-supportérisme, pour mobiliser un peu plus les différents acteurs du sport, pour qu’ils prennent conscience d’une certaine façon de soutenir un club. 

Quelles vont être vos actions pendant cet Euro ?

Il faut être lucide : pendant l’Euro, on ne va parler que de football. Donc on a agi avant. On a lancé une campagne, il y a un peu plus d’un mois, pour promouvoir des ambassadeurs et ambassadrices du mouvement. On a également lancé le programme “tous éco-supporters” qui, à travers un livre blanc, traite des enjeux de durabilité dans le football, des pratiques existantes en la matière et propose une projection vers un football plus engagé et plus durable. Au quotidien, on a pas mal d’actions en cours et prévues avec des clubs. On nous sollicite souvent pour la fresque écologique du football, un outil très fédérateur pour activer une communauté autour d’un club. C’est un match ludique, pédagogique, d’intelligence collective, entre deux équipes de 10, environ, sous la forme d’un grand jeu de cartes. En trouvant des liens entre ces cartes, représentant les différents acteurs du foot et les enjeux écologiques, vous finirez par illustrer une grande fresque de 2 mètres sur 1. Cela débouchera sur une conversation autour des solutions individuelles et collectives à mettre possiblement en place. En deux heures, les adultes comme les enfants comprennent les enjeux écologiques du foot : les transports, l’énergie, le stade en général, les médias avec la diffusion des matchs, la biodiversité autour d’une infrastructure sportive, la gestion des déchets, l’eau…

Comment définiriez-vous l’éco-supporter ?

L’éco-supportérisme est une série d’actions individuelles et collectives qui permettront à chacun et chacune d’être plus proactifs sur l’écologie dans sa pratique du sport. Par exemple, c’est trouver des alternatives dans le transport (aller à l’entraînement à vélo, à pied, en covoiturage) ou faire du zéro déchet au sein du club. Si un club veut mener une action, il faut qu’il ait le soutien actif de ses supporters. Pour ce qui est de suivre l’Euro, à distance, je conseillerais de voir les matchs ensemble -avec les consignes sanitaires qu’on connaît- plutôt que chacun chez soi. Et pour les chanceux qui peuvent se déplacer sur les matchs, il faut réfléchir, tant que possible, à la façon de minimiser son impact : voyager groupés, se déplacer en mobilité douce. Il faut savoir que le transport représente 80% de l’empreinte carbone d’un supporter.

Quel message veut porter Football Ecologie France ?

Ne pas s’arrêter aux paroles catastrophistes sur l’écologie. On peut aimer le sport et devenir éco-supporters, de façon ludique. On peut, à travers le sport, améliorer les conditions de vie de notre société. Le sport existera toujours, c’est un vecteur de solidarité. Et agir sur le football, le sport le plus regardé au monde, cela peut changer la donne.