Visuel COP26, plus possible de redoubler Climate activists, Vanessa Nakate, of Uganda, land Greta Thunberg, of Sweden, background center, gather with demonstrators during a Fridays for Future protest in Milan, Italy, Friday, Oct. 1, 2021. (Claudio Furlan/LaPresse Via AP)
08.11.21

COP26, plus possible de redoubler

Bon, commençons déjà par une bonne nouvelle. En prenant en compte toutes les annonces faites la semaine dernière à la COP26 et surtout l’accord sur le méthane signé par plus de 100 pays, le président de l’organisation internationale de l’énergie, Faith Birol, a annoncé que le réchauffement climatique pourrait être limité à 1,7 degrés d’ici 2100. « Un gros pas en avant, mais il faut faire beaucoup plus ! » a-t-il commenté sur Twitter. 

En effet, si pour l’instant, les pays ne se sont mis d’accord que sur des promesses et des objectifs, reste à savoir comment, concrètement, ils y arriveront. C’est pour ça que la majorité des leaders se sont envolés (ahem…) de Glasgow pour laisser la place aux négociateurs et aux ministres qui devront se mettre d’accord sur comment atteindre ces objectifs. 

Il faudra se mettre d’accord sur l’aide que les pays les plus riches et historiquement les plus polluants verseront aux pays les plus exposés aux conséquences du réchauffement climatique. En 2009, ils s’étaient déjà engagés à verser 100 millions de dollars par an jusqu’en 2020 pour que les pays du sud puissent lutter contre le réchauffement climatique avec des mesures d’adaptation et de réduction des émissions. Or, ces sommes n’ont jamais été atteintes. En 2019, seuls 79,6 milliards ont été versés. Il faudra donc se mettre d’accord pour que les sommes promises à la base soient versées. Ensuite, la somme elle-même sera aussi renégociée. Si en 2009, 100 milliards de dollars annuels paraissaient suffisants, les conditions climatiques se sont empirées. Les sécheresses sont plus régulières et intenses, les tempêtes plus violentes et le niveau de la mer plus haut. Il faudra donc logiquement plus d’argent pour que les pays pauvres puissent se protéger. 

Il faudra ensuite aussi se mettre d’accord sur la régularité avec laquelle les Etats publient des résumés de leurs efforts pour réduire les émissions. Aujourd’hui ces résumés sont publiés tous les cinq ans, et montrent systématiquement que les actions sont insuffisantes. Voyez-ça un peu comme le bac et le contrôle continu. Les pays les plus menacés par le réchauffement climatique en ont marre de voir des glandeurs réviser à fond quelques jours avant l’examen pour à peine obtenir la moyenne, ou même la rater. Ils préfèreraient un contrôle continu qui obligerait tout le monde à travailler vers une décarbonisation de manière plus régulière. Ils espèrent obtenir la promesse de publier des rapports sur les avancées de chaque pays une fois par an. 

C’est donc la semaine où notre avenir sera vraiment négocié. Ils n’ont pas intérêt à nous décevoir, on ne pourra pas redoubler.