Visuel Clean my island
09.04.21

Clean my island

À 21 ans, Maxime Gautier a fondé l’association Clean My Island. Une initiative lancée en juillet 2019 qui appelle les citoyens à “nettoyer la Guadeloupe” – et vite.

Colline de pneus, bouteilles en verre, carcasses de véhicules hors d’usage, bouts de plastiques… La Guadeloupe que Maxime Gautier observe est bien moins paradisiaque que celle des touristes qui sirotent un ti-punch au bord de l’eau. Ce jeune guadeloupéen de 21 ans est un passionné de nature et un féru de trail. Idéal pour explorer son île. “J’ai un compte Instagram personnel qui est centré sur l’aventure, la découverte de l’île, explique-t-il. Ça va faire deux ans qu’avec un petit groupe de potes, on part fouiller, explorer l’inaccessible. Bref, on essaie de trouver des spots qui ne sont pas référencés ou connus pour montrer à quel point notre île est extraordinaire”. À la vue des photos que le jeune homme poste sur les réseaux, difficile de ne pas être convaincu. Mais le rêve se transforme vite en cauchemar lorsque les randonneurs constatent qu’à chaque promenade, ils se retrouvent face à des piles de déchets. “Au départ, on prenait des sacs poubelle avec nous pour ramasser au fur et à mesure, et montrer l’exemple sur les réseaux, poursuit Maxime. Et puis, la même semaine, deux personnes – qui ne se connaissaient pas – m’ont contacté pour me parler d’une même plage qui était super sale. On a lancé un appel sur les réseaux pour organiser une session ramassage. On était sept”. Mieux que rien. Depuis, Maxime enchaîne les opérations de nettoyage sous le nom de Clean My Island, l’association dont il est le fondateur.

Très vite, la nouvelle fait le tour de l’île. “Jusqu’au confinement, c’était pour le kiffe mais grâce aux réseaux sociaux, les événements sont devenus de plus en plus gros. Ce qui plaît aux gens, c’est la bonne ambiance et la bonne action”. Succès garanti, donc. Preuve en est avec l’une des dernières opérations Clean My Island en septembre dernier, dans la zone de Jarry. Cette dernière est régulièrement pointée du doigt pour sa saleté, liée essentiellement aux déchets des entreprises, dont beaucoup sont déchargés en toute illégalité en bord de mangrove. Si les éditions de ramassage rassemblent généralement 250 personnes, ils étaient cette fois plus de 800 à répondre à l’appel. “Ce qui est cool, c’est que les profils sont divers. Il y a certes pas mal de jeunes – on est sur du 23-34 ans en moyenne – mais il y a aussi des parents qui déposent leurs ados ou des familles qui viennent avec leurs petits, des touristes qui souhaitent compenser leur impact carbone…”. Pour ce qui est de la quantité, cette grande famille remplit à chaque opération entre 3 et 4 bennes de 30 mètres cubes. Pour l’heure, Maxime et ses adhérents montent un dossier afin d’obtenir des subventions. “On a un tas d’idées mais qu’on ne peut pas continuer de réaliser gratuitement. Comme avoir un local, organiser des journées de plantation d’arbres, des événements de sensibilisation dans les écoles et les entreprises… ”. Et peut-être ouvrir une ou deux antennes en Martinique et à la Réunion ? “Une fois que l’on aura concrétiser tout ce qu’on a en tête, c’est l’objectif 2021 !”