Visuel Chambres à part
18.04.23

Chambres à part

« We can do it »

We can do it”, c’était le slogan de cette fameuse affiche de propagande américaine destinée à motiver les femmes salariées à travailler en usine en 1943. Un effort de guerre que les ouvrières outre-Atlantique n’ont pas été les seules à fournir : aux îles Baléares, les quelque 20 000 femmes de chambre de l’archipel se sont également retroussé  les manches et ont obtenu, après des années de revendication, le plafonnement du nombre de chambres à nettoyer.

Cette décision du gouvernement baléare permettra à celles qu’on appelle les kellys, qu’on pourraient définir comme des “premières de corvée”, de bénéficier de lits réglables en hauteur pour faciliter leur travail ainsi que d’une augmentation de salaire de 8% d’ici deux ans. Mais surtout, le nombre de chambres à nettoyer sera désormais déterminé en fonction de l’âge de la salariée, de l’hôtel, des dimensions des chambres et même des matériaux qui la composent, selon qu’il s’agit de verre ou de bois. 

Une méthode de calcul inédite de la pénibilité qui fait de Majorque, Minorque et Ibiza un archipel pionnier en matière d’expérimentation sociale. Les kellys seront ainsi un peu mieux encordées à l’Etat Providence, à l’image des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles à Paris, qui, après deux ans de mobilisation et huit mois de grève, avaient obtenu en mai 2021 la hausse de leurs salaires et de meilleures conditions de travail.

Par Romain Salas.
News tirée de So good Morning, la newsletter hebdomadaire de So good.