Visuel Celle qui forme les réfugiés aux métiers de l’artisanat
23.04.21

Celle qui forme les réfugiés aux métiers de l’artisanat

Fondée en janvier 2016, La Fabrique Nomade est une association qui propose des formations pour des artisans réfugiés-migrants afin qu’ils puissent adapter leur savoir-faire à la France. Nous étions allés à leur rencontre dans le magazine So good #3. Ghaita Tauche-Luthi, responsable de la communication de la Fabrique Nomade, raconte les derniers mois.

En quoi consiste les formations proposées à la Fabrique Nomade ? 

On propose une formation de 9 mois ouverte aux réfugiés de tout âge, tout genre, dans laquelle on accompagne des artisans expérimentés pour qu’ils adaptent leur savoir-faire au nouvel environnement économique et culturel français.

Le domaine de l’artisanat est particulier. Pour un même savoir-faire, il y a différentes manières de le faire, les outils ne sont pas les mêmes, le nom des outils ne sont pas les mêmes. C’est presque comme réapprendre son métier. 

Vous avez des projets en cours ? 

On a une nouvelle activité depuis quelques mois : un atelier de confection textile. C’est une autre manière d’accompagner les couturiers car ce sont les principaux candidats à nos formations. Il y a de belles choses qui arrivent encore. C’est sûr que c’est compliqué pour tout le monde en ce moment mais il y a pas mal d’industries textiles qui cherchent à recruter en France. C’est là où on peut intervenir. 

Sinon, il y a bien sûr notre nouvelle promotion qui vient d’arriver en mars dernier. On les voit évoluer de semaine en semaine, s’épanouir, ça procure un bien fou. On vient également de présenter notre nouvelle collection : la Trait d’Union 5, en compagnie de l’actrice et ancienne Miss France Sonia Rolland, des artisans réfugiés et des designers bénévoles. Et cela ne s’arrête pas. Les artisans ont déjà commencé à travailler sur la prochaine collection. Sont mobilisés pour la prochaine collection : 5 couturiers, 2 bijoutiers, 2 brodeurs (un Cornely et une brodeuse main), une mosaïste. 

La fondatrice Ines Mesmar disait ‘l’artisanat, c’est leur énergie de vie, quand ils reprennent contact avec la matière et les outils, ils retrouvent un sens à leur vie! ” Vous êtes d’accord avec elle ? 

Oh oui bien sûr, et on le voit dès l’instant où on les rencontre ! Vous savez, la personne qui part de son pays, quelle qu’en soit la raison (guerre, famine, économique,…) ce n’est jamais facile pour elle de laisser derrière soi ses amis, sa famille. C’est une décision qui n’est jamais prise à la légère. Le fait d’arriver dans ce pays et retrouver une pratique qu’ils aiment plus que tout, ça leur procure un bien fou. Mais plus généralement, qu’ils soient réfugiés ou Français, les artisans ont une passion pour ce qu’ils font. De pouvoir faire quelque chose qu’on sait faire, qu’on aime faire et que l’on fait bien, c’est tout de suite plus agréable au quotidien. 

Quel est le message que veut transmettre la Fabrique Nomade ? 

La migration est une richesse offerte à tous et pour tous ! C’est dans cet état d’esprit que l’on travaille à La Fabrique Nomade. On sera toujours présent pour accompagner ces réfugiés et nous continuerons les formations coûte que coûte. On a des super artisans, une super équipe avec de super êtres humains et c’est extrêmement enrichissant de travailler avec eux au quotidien.

Crédit photo : Le Viaduc des Arts

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