Visuel À Marseille, les citadins apprennent à mesurer la pollution de l’air
03.05.23

À Marseille, les citadins apprennent à mesurer la pollution de l’air

Une association d’un nouveau genre débarque à Marseille. À AirCarto, on ne vient pas pour réparer son vélo, on y apprend à mesurer la qualité de l’air.

Connaissez-vous les COV ? Ce sont les composés organiques volatiles comme le butane, l’éthanol ou encore l’acétone. Ces particules que l’on respire, constituent des polluants pour les individus et l’environnement. En termes d’air pollué, la Côte d’Azur à son champion : Marseille. En 2017 l’association Air Paca désignait la cité phocéenne comme la ville la plus polluée de France.

Des micros-capteurs d’air individuels

Sur leur balcon, en centre ville ou dans les calanques… Désormais les habitants de Marseille peuvent mesurer seuls la qualité de l’air qui les entoure, avec des boîtiers auto-confectionnés. Établie dans le centre de la deuxième ville de France, c’est ce que propose AirCarto. Créée en 2020, cette association sensibilise les citadins en les accompagnant dans la création de capteurs de pollution. Aussi appelés micro-capteurs, ces petits boîtiers sont composés de processeurs, de sondes, d’antennes et de câbles. Pour l’assemblage de ces derniers, le collectif a mis à disposition le « living lab ». Une fois le boîtier connecté au wifi, il mesure la température, le niveau d’humidité dans l’air ainsi que le niveau de particules fines et les composés organiques volatiles (COV). Les informations recueillies permettent ensuite de cartographier plus précisément la situation atmosphérique de la Côte d’Azur. Dans la continuité de ses actions de sensibilisation, l’association offre également des temps d’animations citoyens, pour échanger et se former aux enjeux climatiques actuels. Depuis sa création, AirCarto a permis la mise en circulation de 400 capteurs. 

DIAMS à Marseille

Selon l’Agence Européenne de l’Environnement (AEE), la pollution de l’air entraînerait le décès prématuré de 1 200 personnes en Europe chaque année. En 2022, l’association Clean Cities Campaign a analysé la qualité de l’air de 36 villes européennes. Et Marseille figure en bas de la liste pour deux raisons principales : les nuisances dûes au trafic automobile et au fret maritime. Pour lutter contre cette pollution atmosphérique, la métropole Aix-Marseille-Provence a initié, en 2018, le programme DIAMS – Digital Alliance for Aix-Marseille Sustainability (soit en bon français, l’Alliance numérique pour le développement durable d’Aix-Marseille). 

Soutenu par l’Union Européenne, le projet réunit différents acteurs tels que AirCarto, et a ainsi contribué au déploiement des micros-capteurs dans la cité phocéenne. Mais DIAMS entend aussi faciliter la mise à disposition et la compréhension des outils qui évaluent la qualité de l’air. Concrètement, pour le moment le programme à permis aux associations participantes la distribution de 2000 capteurs et l’organisation de 120 animations à destination du grand public. Cette année, la métropole lance la seconde édition de l’appel à projet DIAMS #2 : “mobilisation autour de la qualité de l’air”. 

Un sujet à retrouver aussi dans 10mn pour sauver le monde, la quotidienne de So Good radio.