Alors que les relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique subsaharienne connaissent une période très agitée, retour sur une date historique, celle de la première indépendance obtenue dans la région.
En septembre 1958, la Guinée, suite à un référendum, devient la première colonie africaine française à retrouver son indépendance. Une décision qui arrive dans un contexte d’après crise algérienne quelques mois auparavant et le retour du général De Gaulle au pouvoir. Il investit la présidence du Conseil le 1 juin 1958, et décide alors d’entamer une grande tournée dans les pays africains. C’est dans son discours
prononcé à Brazzaville, le 24 août de la même année, qu’il propose de former une “Communauté” sur la base d’un suffrage de « tous les citoyens des territoires d’Afrique et des citoyens de métropole ». Ainsi, si les pays acceptent, ils seront autonomes avec un pouvoir exécutif et législatif, mais la défense, la politique étrangère et les intérêts communs seront, quant à eux, sous le contrôle de la Communauté, donc, en partie, de la France.
« Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage »
Une vision des choses qui ne convainc pas tous les responsables politiques africains dont Ahmed Sékou Touré, député de la Guinée à l’Assemblée nationale française et maire de Conakry, qui expose à Charles De Gaulle, le 25 août, les mots suivants : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage […] Nous ne renoncerons pas et nous ne renoncerons jamais au droit légitime et naturel à l’indépendance. » Les Guinéens votent alors à 90% “non” à la Communauté, le 28 septembre 1958, contrairement aux autres pays d’Afrique subsaharienne. Le 2 octobre de la même année, l’indépendance de la Guinée est officiellement déclarée, avec Ahmed Sékou Touré à la tête de l’Etat.
Deux ans plus tard, dix sept autres pays d’Afrique Subsaharienne deviennent à leur tour indépendants, dont quatorze* anciennes colonies françaises, comme le Cameroun, le Sénégal ou encore Madagascar.
*Cameroun, Madagascar; Sénégal, Côte d’Ivoire, Dahomey (Bénin), Niger, Haute-Volta (Burkina Faso), Tchad, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Mali et Mauritanie, Togo.
Par Louna Galtier Oriol